Le Palais de Béhague a été construit à la fin du XIXème siècle pour la Comtesse Martine de Béhague. Il est aujourd’hui la propriété de la Roumanie qui y a installé, depuis 1939, son Ambassade à Paris. Il est inscrit en totalité à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1992. Il est conçu dans l’esprit des grands hôtels aristocratiques de la fin du XIXème siècle et dans le style du XVIIIème siècle français.Au cœur de cette architecture d’imitation classique, à partir de 1898, un théâtre a été construit et agrandi au début du XXème siècle. Ce théâtre nommé la Salle Byzantine, en raison de sa décoration s’inspirant du style byzantin, a une histoire riche et offre des possibilités exceptionnelles.L’architecte de la Salle Byzantine est Gustave Adolphe Gerhardt. Né à Strasbourg en 1843, étudiant à l’Ecole des Beaux-Arts, il avait remporté le Grand prix de Rome en 1866, à 23 ans. Lorsqu’il commence la construction de la Salle Byzantine, il a déjà à son actif plusieurs hôtels particuliers et la charge de bâtiments civils (Collège de France, Conservatoire National des Arts et Métiers).Source
C1Réalisation de Charles Mutin pour Martine de Béhague, Comtesse de Béarn, l’orgue du Palais de Béhague se trouve dans la grande salle de théâtre et de concert, la Salle Byzantine. Il est situé du côté droit de la scène, au niveau du sol de la salle. Ainsi, de par son emplacement qui est celui d’une salle de théâtre et non celui d’une église, cet orgue témoigne d’une forme de représentation musicale relativement rare au tout début du XXème siècle, ouvrant de nouveaux horizons en termes d’interprétation (musique de concert, répertoire avec orchestre, pièces de théâtre…).Mais la spécificité de cet instrument réside surtout dans son architecture. Dissimulé aux regards, enfermé de tous côtés, l’orgue du Palais de Béhague est perçu en tant qu’«instrument expressif ». Ainsi, les jalousies de la boîte expressive sont-elles commandées depuis la console. Elles s’ouvrent sur quatre niveaux sur deux côtés, l’un donnant sur la salle, l’autre sur la scène, de sorte que les tuyaux ne sont pas visibles de l’extérieur. La console de l’instrument n’existe plus, mais l’analyse de la partie instrumentale permet de lui reconnaître deux claviers manuels de 56 notes, un pédalier de 32 notes et 26 tirants de jeux dont 9 jeux commandés par des appels d’anches : 4 au Grand Orgue, 4 au Positif et un jeu à la pédale.L’alimentation, quant à elle, présente une particularité remarquable. Située sous l’orgue, au niveau et à côté de la fosse d’orchestre, la soufflerie est mise en action grâce à un système hydraulique qui était alimenté par le réseau d’eau de la ville. La transmission est mécanique, assistée par les machines Barker et la tuyauterie demeure globalement en bon état.Les numéros de série relevés sur les tuyaux de l’orgue (378-400 pour le Grand orgue et la Pédale, 965-968 pour le Récit) témoignent de l’existence de deux époques différentes. En effet, en 1903 un incendie qui eut lieu au Palais de Béhague endommagea la Salle Byzantine. Cet incident laisse supposer que les deux orgues construits par Charles Mutin pour la Salle Byzantine (attestés par la « Liste des orgues construits par la Maison Cavaillé-Coll », publiée en 1983, sans que la date ou d’autres détails sur leur construction y soient précisés) aient été réunis par la suite en un seul instrument.Un autre élément spécifique de cet orgue est le fait que, n’ayant pas servi depuis plus de 60 ans, il reste conservé à l’état d’origine, n’ayant jamais été retouché par un autre facteur. Tous ces éléments contribuent au grand intérêt historique de cet instrument. Le 7 juin 2007 l’orgue de Charles Mutin installé dans la Salle Byzantine a été classé Monument Historique. Source: Marina Tchebourkina
C1Réalisation de Charles Mutin pour Martine de Béhague, Comtesse de Béarn, l’orgue du Palais de Béhague se trouve dans la grande salle de théâtre et de concert, la Salle Byzantine. Il est situé du côté droit de la scène, au niveau du sol de la salle. Ainsi, de par son emplacement qui est celui d’une salle de théâtre et non celui d’une église, cet orgue témoigne d’une forme de représentation musicale relativement rare au tout début du XXème siècle, ouvrant de nouveaux horizons en termes d’interprétation (musique de concert, répertoire avec orchestre, pièces de théâtre…).Mais la spécificité de cet instrument réside surtout dans son architecture. Dissimulé aux regards, enfermé de tous côtés, l’orgue du Palais de Béhague est perçu en tant qu’«instrument expressif ». Ainsi, les jalousies de la boîte expressive sont-elles commandées depuis la console. Elles s’ouvrent sur quatre niveaux sur deux côtés, l’un donnant sur la salle, l’autre sur la scène, de sorte que les tuyaux ne sont pas visibles de l’extérieur. La console de l’instrument n’existe plus, mais l’analyse de la partie instrumentale permet de lui reconnaître deux claviers manuels de 56 notes, un pédalier de 32 notes et 26 tirants de jeux dont 9 jeux commandés par des appels d’anches : 4 au Grand Orgue, 4 au Positif et un jeu à la pédale.L’alimentation, quant à elle, présente une particularité remarquable. Située sous l’orgue, au niveau et à côté de la fosse d’orchestre, la soufflerie est mise en action grâce à un système hydraulique qui était alimenté par le réseau d’eau de la ville. La transmission est mécanique, assistée par les machines Barker et la tuyauterie demeure globalement en bon état.Les numéros de série relevés sur les tuyaux de l’orgue (378-400 pour le Grand orgue et la Pédale, 965-968 pour le Récit) témoignent de l’existence de deux époques différentes. En effet, en 1903 un incendie qui eut lieu au Palais de Béhague endommagea la Salle Byzantine. Cet incident laisse supposer que les deux orgues construits par Charles Mutin pour la Salle Byzantine (attestés par la « Liste des orgues construits par la Maison Cavaillé-Coll », publiée en 1983, sans que la date ou d’autres détails sur leur construction y soient précisés) aient été réunis par la suite en un seul instrument.Un autre élément spécifique de cet orgue est le fait que, n’ayant pas servi depuis plus de 60 ans, il reste conservé à l’état d’origine, n’ayant jamais été retouché par un autre facteur. Tous ces éléments contribuent au grand intérêt historique de cet instrument. Le 7 juin 2007 l’orgue de Charles Mutin installé dans la Salle Byzantine a été classé Monument Historique. Source: Marina Tchebourkina